Fondation Au Nom de Sélène

n°20 | science et bon sens paysan

Equilibre, bon sens et connaissances scientifiques se conjuguent, enfin, aujourd’hui. Suffiront-ils pour corriger les dérives de l’agriculture industrielle ?


Le bon sens paysan se nourrissait hier des observations et des expériences accumulées dans le temps. Il était une vraie source de connaissances du fonctionnement de la nature. La terre était un jardin où la nature se laissait séduire par le travail intéressé et stimulant de l’homme.


Ce bon sens paysan a été balayé par des connaissances, soi-disant scientifiques, au service de la « production à tout prix » et véhiculées par des techniciens au service des semenciers industriels. Les sols en paient aujourd’hui le prix comme l’affirme l’UNESCO (75% des sols seraient dégradés). Le plafonnement voire la baisse des rendements agricoles en sont une autre conséquence.

 
Cette disparition du bon sens paysan s’est accompagnée aussi de déséquilibres largement liés à la spécialisation exagérée des exploitations. Ici ce sont les paysages et l’environnement qui paient la note. La disparition d’une polyculture équilibrée, la suppression des haies protectrices et de la jachère pour reposer les sols, la chimie pour doper la terre puis les plantes, toutes ces offenses contre la nature, la science enfin le reconnait. Timidement car elle est encore adolescente : elle a tant de choses à comprendre sur les sols en particulier et la vie dans la nature en général. Elle peine aussi, il faut bien le dire, à se sortir de la technique souveraine et de ses « progrès » éblouissants et mercantiles.

 
« La science doit prouver sa valeur vitale par son aptitude à être maîtresse aussi bien que servante…elle n’obscurcit notre intelligence que si elle considère comme intelligence absolue la compréhension qu’elle nous a transmise…Seule souveraine, la raison n’a pas de sens, pas plus que la lumière dans un monde privé de l’obscurité » C.G Jung.

 
La science ne doit jamais être une fabrique de certitudes. Elle vient désormais au secours de cette nouvelle agriculture responsable que pratiquent ces paysans ingénieurs écologistes qui revalorisent le métier de paysan par leurs compétences et les organisations de commercialisation et de transformation qu’ils mettent en place.
Nous, citoyens, devons les aider. Y sommes-nous prêts ?

 

Bernard Gervais

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